lundi, avril 10, 2006

Challenge...




Pour ne pas avoir à se taper une heure de route pour rentrer de cette soirée de samedi, on avait loué avec Jimmy, Laurent, Camille Juneid et Sandra un campement à Peyrébère. C’est Sandra qui connaissait ce truc super et vraiment pas cher : 600 Rs la nuit (=17€) pour trois chambres ! Dimanche levés en vrac, petit dej’ copieux pour éponger les abus de la veille puis direction la plage de Peyrébère à 50 m pour un glandouillage en bonne et due forme. Seulement les autres avaient décidé de relever LE défi mauricien. Je vous ais sûrement déjà parlé de cette histoire, il s’agit d’aller nager derrière la barrière de corail. A Peyrébère les conditions sont plus ou moins optimale : c’est une des seules plages de Maurice ou l’on a cette profondeur dans le lagon (5 ou 6M, même plus), donc aucune chance de se râper le bidon sur les coraux comme à Flic en Flac ce qui est toujours fâcheux. En contre partie la barrière est à 1.4 km de la plage, de quoi se dépouiller physiquement. Mais ça personne ne me l’a dit avant que je me jette à l’eau… Au vu de mon inexistante endurance physique, de mon dégoût notoire pour les défis sportifs et de mon handicap (ben oui quand même), je n’aurais jamais pensé seule faire un truc si débile, pourtant !
En fait, il est vrai que de la plage ça ne parait pas si loin. Au bout de 10 min de palme et a peine la moitié de la distance parcourue, j’envisage un demi tour. Mais Sandra, grande habitué de l’affaire (elle le fait quotidiennement chez elle à Tamarin) m’assure que ça ira. Pause, puis on repart encore dix min de nage jusqu’à la fameuse « barrière de corail ». C’est un peu là que le cauchemar a commencé, j’étais déjà crevée de la route et un peu stressée que mon genou me lâche et on a commence à se faire secouer par les vagues (puisque de ce coté c’est l’océan, on n’est plus protégés). En fait il n’y a pas vraiment de danger car la marée était bien haute mais quand même, quand on y est, ça fait un drôle d’effet, les coraux, les poissons, les oursins crayons gros comme des ballons de foot et les vagues qui te baladent de partout. Je suis bien contente de n’avoir pas vu le banc de Barracudas qui passait sinon c’était la syncope. Finalement j’ai totalement paniqué, Sandra m’a sorti de là et ramener de l’autre coté de la barrière, retour au calme, brrrrrrrrr rien que d’y penser j’en ait encore des frissons dans le dos. Et là la grosse blague c’est qu’il te reste 1.4 km de nage avant de pouvoir reposer les pied sur terre. La nausée a cause de l’eau salée que j’ai avalé, le stress et l’épuisement, je ne sait pas comment j’ai fait pour rentrer, c’était interminable. Heureusement que Sandra était là, elle m’a vraiment motivé et j’ai bien fait de lui faire confiance jusqu’au bout. Au final, c’est mitigé, je suis assez fière de l’avoir fait mais on ne peut pas dire que ça se soit « bien passé ». Je pense qu’il serait adéquat de remettre ça à Tamarin car la barrière est moins loin, y aller un jour où la mer est toute calme et s’aventurer bien derrière afin de ne pas systématiquement se faire rabattre sur les coraux qui affleurent. Thib aussi était bien content de son exploit, il a ramener un oursin crayon mort trouvé sur le barrière de quoi parfumer son appart l’an prochain des douces effluves de marrée basse !
Finalement, on avait bien mérité notre pannini jambon sous le Jujubier du « beach café », puis on est rentré doucement, au radar ; j’avoue que j’ai quelques courbatures ce matin !