Bienvenue à tous !
Bon , je vais faire court, j'ai déja assez dit "au revoir" ces derniers jours: aux collègues, aux amis, aux voisins, aux enfants de l'atelier théâtre (notre pièce a d'ailleurs été un franc succès), au Kenzi, aux poissons du lagon...
Parce qu'il n'est jamais trop tard pour attaquer une rubrique ciné...
Il va falloir que j’arrête de dire « c’est le truc le plus incroyable que j’ai vu de toute ma vie ». Et pourtant j’ai eu l’occasion de vivre vendredi dernier une expérience unique, intense, troublante : j’ai participé à la procession tamoule du Cavadee.
C’était troooooooop bien !!! On est donc parti vendredi dernier pour ce petit caillou perdu dans l’océan indien. 18 km sur 8 mais deux fois sa surface en lagon, un truc de malade. Les gens nous ont dis que ce qui choquait à Rodrigues c’est cette impression de revenir 50 ans en arrière. Je ne dirais pas tout à fait ça comme ça. Il y a des paraboles et des téléphones portables à la pelle, des voitures en bon état (même s’il y en a très peu). Non, plus que l’opposition ancien/moderne, c’est le coté rural qui s’oppose a « l’urbanité » mauricienne qui m’a vraiment charmé. Bon, pas que les cités HLM n’envahissent le paysage mauricien, loin de là. Mais à Rodrigues c'est la campagne, tout va doucement, les gens se déplacent à pied entre les villages et la route est très calme, les poules, les vaches, les cabris sont en liberté et chaque Rodriguais a son petit arpent de terre ou il cultive son maïs, son manioc, ses quelques légumes. Inutile de vous dire à quel point tout cela est bucolique. D’autant que ces jolis paysages s’étendent sur un arrière plan de lagon à perte de vue.
Je vous préviens, ce post sera tout en superlatif tant l’euphorie me gagne encore quand je repense à ce moment. C’est assurément le truc les plus beau et le plus incroyable que j’ai fait de toute ma vie : nager avec les dauphins. Pas seulement les voir du bateau, non, sauter, en pleine mer, 50m d’eau sous moi et une vingtaine de dauphins à observer, à approcher. Thib avait tenté l’affaire sans succès dix jours plus tôt, mais les facétieux mammifères n’étaient pas au rendez vous. Alors on s’est levé à l’aube, direction la plage de Tamarin ou Monsieur Gino nous attends avec son petit bateau, le St Jérôme (particulièrement bien senti, car ce matin la c’est avec Jérôme et Fabienne que nous partions à l’aventure). On scrute l’horizon à la recherche des ailerons mais rien, 45 min et nous voilà bientôt au Morne. Entre temps, les speed boat des hôtels sont sorti, moteurs poussés au maximum, effluves d’essences qui ne présagent rien de bon. Au loin, tout le monde s’arrête, ils sont là, nous touchons bientôt au but. Dès notre arrivée le spectacle est magnifique, ils sont là, en surface et nombreux, c’est magique. On est comme des gosses, bouches bé. Gino se rapproche et à une distance raisonnable nous fait sauter du bateau, tout le monde court, se jette par-dessus bord, c’est l’euphorie. Dans l’eau, mon souffle est coupé, la visibilité est incroyable et là c’est le grand bleu, pas de fond, pas de limite, l’Océan, je commence à paniquer. Le temps de reprendre mes esprits, les dauphins sont déjà loin, ils ont plongé, on ne les voit plus. Je remonte sur le bateau pour me remettre de mes émotions, sonnée. On avance et là ils remonte à la surface, je me suis préparée à sauter, les pieds palmés en dehors du bateau. Allez hop ! Et là, c’est inimaginable, ils sont à quelques mètres de moi, en rangs serré, un petit et sa mère sont en marge du groupe. Fabienne est aussi là, on n’en revient pas. Ils avancent vers la barrière du Morne et le fond de l’eau apparaît, la visi est vraiment parfaite car il y a au moins 30 m de profondeur mais nous les voyons sans problème. On accélère le palmage en les voyant remonter, il faut s’approcher le plus possible. Je suis à 5 m environ, Jérôme devant les touche presque, quelle sensation incroyable, ils sont impressionnants. Ils nous laissent les suivre un moment puis avec une aisance incroyable, filent vers les profondeurs, il est inutile de chercher à les suivre encore, ils nous ont semé en beauté ! On remonte sur le bateau, d’autres nous passent presque dessus, c’est dangereux et rageant de les voir se rapprocher comme ça des dauphins, certains ont même blessé des animaux avec l’hélice en voulant emmener leurs clients au plus près. D’un coup je suis fière de Gino et de sa petite barque, de son respect pour ces animaux et de leur connaissance aussi. Il dit que c’est comme ça, mais que bientôt les gros bateau n’auront plus le droit, trop dangereux, encore faut il que le ministère se bouge… Pour moi c’est frayeur garantie quand un m’est passé à moins d’un mètre sur la troisième session. Panique à bord, Fabienne me ramène à l’échelle, je dis au revoir aux dauphins et f**k au skipper irresponsable. Les catamarans arrivent chargés a blocs de touristes rougeaux (soyons méprisants, nous n’en sommes plus depuis un baye), ils sont au moteur alors qu’une brise idéale souffle ce matin. Il faut dire que les mecs qui s’occupent de ces monstres ne sont pas marins pour deux sous. La musique à fond s’ajoutant aux vapeurs d’essence, il est temps de se casser.
On ne connaissait pas trop cette partie de l’île et le départ approchant (j-27 aujourd’hui), un même engouement nous a porté vers l’Est en ce dimanche. Il faut dire que c’était l’orgie devant chez nous avec le traditionnel camping du week-end du premier Mai et qu’un peu d’air nous a fait le plus grand bien. Donc direction la mystérieuse côte est de l’île, créole, sauvage, exposée aux caprices du vent, un endroit magnifique. La route a été longue (merci Thib), bon longue pour Maurice évidemment… Au milieu des champs de canne, se dessine parfaitement tout autour de nous les cirques rappelant le passé volcanique de Maurice. Le temps d’une pause photo dans un champ, Thib a pu expérimenter la piqûre de la « mouche Jaune », une espèce de guêpe géante qu’on voit beaucoup ici. Panique à bord, heureusement pas d’allergie massive, juste la méchante douleur qui irradiant dans toute sa main. Sale bestiole, elle ne nous a pas pour autant gâche la journée mais une sacré montée d’adrénaline quand même ! Après une bonne heure de route et la traversée de quelques villages improbables : Camp le vieux, Bel air rivière sèche, Montagne blanche, Deux sœurs, etc. Nous voici sur la côte, la route bordée de flamboyants surplombe le lagon turquoise. Pause à Grande rivière sud-est, petit village de pécheur d’où partent des bateaux pour la cascade qui est peu plus haut sur la rivière (Cf. post sur la visite de l’île aux cerfs en décembre). Sans conteste, les gens sont bien pauvre dans cette partie de l’île mais la vie y est extrêmement paisible, a chaque petite baie, dans chaque anse, de nombreux bateau de pèche attendent leur sotie dans l’immense lagon (la barrière est à plusieurs kilomètre de la côte à cet endroit). Ces coques de noix multicolores nous font voguer vers un espace plus africain, plus dépaysant, plus magique. Je peux dire que j’ai été littéralement ensorcelée par ce coin incroyable.
C’était vraiment un des plus beaux concerts de l’année ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ousmane était aussi la voix du groupe Touré Kunda. Ce chanteur doux et charismatique nous en a vraiment mis plein les yeux sur la scène du magnifique théâtre de Port Louis mardi dernier. Quant à ses musiciens, des virtuoses pleins de bonne humeur, vraiment c’était un super spectacle. Surprise de milieu de soirée, Ousmane a invité sur scène la chanteuse mauricienne Marie-Luce Faron (la voix du jazz à Maurice), elle-même n’en revenait pas, c’était émouvant…